L’allergie alimentaire à l’écoleL’allergie alimentaire à l’école

10 Août 2015

L’allergie alimentaire est une pathologie touchant plus de 6% des enfants en France et pouvant entrainer des réactions graves, allant jusqu’au choc anaphylactique qui doit être traité en urgence. L’école, lieu de vie des enfants par excellence, se doit de mettre en place un certain nombre de mesures afin d’accueillir l’enfant de manière adaptée à son allergie, et savoir gérer une éventuelle situation d’urgence.

Au cœur du dispositif : le Projet d’Accueil Individualisé (PAI)

A l’école, les situations à risque pour les enfants présentant des allergies alimentaires ne manquent pas : repas à la cantine, goûters d’anniversaire, échange de nourriture entre les enfants pendant les récréations... Autant de situations à prévoir dans le dispositif d’accueil des enfants concernés. Le risque zéro n’existant pas, le personnel d’encadrement scolaire doit également savoir réagir rapidement et de manière adaptée en cas de réaction allergique au sein de l’établissement.

Le Projet d’Accueil Individualisé (PAI) est établi à la demande des parents et du chef d’établissement, en concertation avec le médecin scolaire. Il est indiqué pour chaque enfant souffrant d’une pathologie nécessitant des aménagements et/ou un traitement, même chronique. Dans le cas d’une allergie alimentaire, le PAI servira principalement à décrire les modalités d’organisation des repas et « à définir à l’avance les médicaments à administrer selon les symptômes constatés. Le PAI autorise donc l’encadrement scolaire à administrer un traitement adapté à la gravité des symptômes. Les symptômes de type rhinite, urticaire ou gonflement localisé (sans gêne respiratoire) nécessitent la prise d’un antihistaminique et éventuellement d’un corticoïde. Un bronchodilatateur (adapté à l’âge de l’enfant) est prévu en cas de crise d’asthme. En cas de réaction extrême, œdème laryngé voire choc anaphylactique, il s’agit d’une urgence vitale et une piqure d’adrénaline doit être réalisée au plus vite, avant de contacter le SAMU. Les enfants ayant une allergie ont une trousse d’urgence contenant notamment un stylo-injecteur d’adrénaline prévu à cet effet » indique Delphine de Boissieu, Allergologue à l’hôpital Necker-Enfants Malade de Paris. Il faut rappeler que cette piqure d’adrénaline n’est pas dangereuse pour l’enfant mais peut en revanche lui sauver la vie. Il ne faut donc pas hésiter à la faire !

 

Un accueil pas si individualisé que cela

Toutes les allergies n’ont pas le même niveau de sensibilité et la gravité des symptômes diffèrent d’un enfant à l’autre. De plus, les allergènes ne sont pas tous présents à la même fréquence dans notre alimentation et donc ne présentent pas tous la même difficulté d’éviction. Le PAI doit permettre, en théorie, la mise en place d’un dispositif d’accueil individualisé, c’est-à-dire adapté à l’allergie de l’enfant. Ainsi, selon les cas, les solutions devraient être adaptées, allant du même repas que les autres enfants, au panier repas prévu par les parents pour les allergies plus difficiles à contrôler à la cantine.

En pratique les choses se passent un peu différemment. En maternelle et en primaire, les cantines scolaires sont sous la responsabilité des municipalités. Beaucoup d’entre elles ont une approche extrêmement précautionneuse, proposant une unique solution pour tous, et calée sur le niveau de risque le plus élevé. « Je dois prévoir un panier repas quotidiennement pour mon fils, qui a 7 ans et qui est allergique à la cerise ! Je peux comprendre le principe de précaution mais dans le cas de mon fils, c’est complètement surdimensionné ! » explique Stéphanie M., maman d’un petit garçon en CE1 en région parisienne. Dans le secondaire, les réfectoires sont gérés par les chefs d’établissement et « souvent cela se passe mieux, du fait que les enfants soient plus grands, donc plus matures face aux précautions à prendre, et que les collèges et lycées sont souvent munis d’un self-service facilitant la gestion des repas » précise le Dr de Boissieu.

 

 La trousse d’urgence doit toujours rester accessible !

La trousse d’urgence contient les médicaments de l’enfant présentant une allergie, et notamment le stylo-injecteur d’adrénaline à utiliser en cas de choc anaphylactique. Pour être en mesure de répondre à cette situation d’urgence, un certain nombre de précautions élémentaires sont nécessaires : « La trousse doit être étiquetée avec nom et classe de l’enfant. Il est indispensable qu’elle soit conservée dans un endroit systématiquement accessible, à plus forte raison pendant les horaires de cantine lorsque l’infirmière scolaire est absente. Cela dépend de la configuration des établissements, la salle des enseignants est souvent un bon endroit. Pour les établissements de très grande taille, surtout dans le secondaire, il est parfois nécessaire de garder deux trousses pour en avoir une proche de la cantine » précise le Docteur de Boissieu.

Article rédigé par AllergoBox et publié sur le site Radins.com