À propos

  • A propos d'AllergoBox

    Intolérance au gluten (ou maladie cœliaque), allergie ou intolérance aux protéines de lait de vache (APLV ou IPLV), à l’œuf, aux fruits à coque ou d’autres aliments, il est souvent très long et fastidieux de trouver des produits alimentaires en adéquation avec ses restrictions ou celles de ses proches.

     

    En créant votre profil AllergoBox et en y renseignant vos allergies et vos intolérances alimentaires, vous pouvez, en quelques clics, identifier des produits et des recettes de cuisines compatibles avec vos contraintes.

     

    AllergoBox vous permettra de gagner beaucoup de temps et de trouver de nouvelles idées pour varier votre quotidien. De nombreuses propositions de recettes et de multiples produits sans gluten, sans lait, sans œuf, sans arachide ou excluant d’autres aliments selon vos besoins vous attendent sur AllergoBox!

     

     

     

     

    AllergoBox est un portail web gratuit, dédié aux allergies et intolérances alimentaires. En partenariat avec le monde médical, les associations de patients et les marques de l’industrie agro-alimentaire, AllergoBox analyse l’étiquetage des produits et vous propose des recettes pour vous aider à identifier des solutions et des idées selon vos restrictions.

     

    Comment ça marche ?   

     

     

    Le projet AllergoBox s’est construit sur l’expérience de ses deux fondateurs, issus du monde de l’informatique et tous deux confrontés aux allergies alimentaires à travers leurs enfants. 

     

    Qui sommes-nous ?  

    

Prévention de l’allergie à l’arachide : de bonnes nouvelles !Prévention de l’allergie à l’arachide : de bonnes nouvelles !

03 Avril 2015

Elles viennent d’une publication récente par une équipe anglaise: Randomized trial of peanut consumption in infants at risk for peanut allergy. Du Toit G, Roberts G, Sayre PH, Bahnson HT, Radulovic S, Santos AF, Brough HA, Phippard D, Basting M, Feeney M, Turcanu V, Sever ML, Gomez Lorenzo M, Plaut M, Lack G; LEAP Study Team. N Engl J Med. 2015 Feb 26;372(9):803-13.

L’allergie alimentaire est devenue un problème de santé publique touchant selon les pays d’Europe 0,1 % à 6% de la population pour les aliments courants. En France, on estime que 4 à 5 % des enfants sont confrontés à l’allergie alimentaire, et que l’allergie à l’arachide touche 0,3 à 0,75 % de la population.

Le contexte de l’étude

Jusqu’à nouvel ordre, on ne dispose pas de stratégie pour prévenir l’allergie alimentaire ni plus précisément celle à l’arachide. L’éviction des aliments allergisants, notamment de l’arachide pendant la grossesse ou pendant l’allaitement, n’est plus recommandée, celle-ci pouvant même renforcer le risque de survenue d’une allergie. Les recommandations actuelles sont de différer au-delà de l’âge de 1 an l’introduction des aliments les plus à risque dont l’arachide.

Concernant plus précisément l’allergie à l’arachide, l’équipe londonienne de Gideon Lack a publié il y a quelques années les résultats d’une étude comparant sa fréquence en Israël -0,11% -, et dans la communauté juive d’Angleterre - 1,54%- c’est-à-dire 15 fois plus fréquente. Dans le même temps, ils ont analysé la consommation de l’arachide chez les nourrissons et montré que 81 % des petits israéliens consommaient au moins six grammes de protéine d’arachide chaque semaine avant l’âge de un an, alors que 78 % des petits anglais n’en consommaient pas, en accord avec les recommandations de ce pays. Par conséquent, sur un terrain génétique commun, on notait une prévalence très différente de l’allergie à l’arachide, potentiellement liée au mode d’alimentation.

Les mêmes auteurs ont montré que les nourrissons qui présentaient un eczéma sévère, et/ou une allergie vis-à-vis de l’œuf avaient un risque très important de développer secondairement une allergie à l’arachide. Sur ce constat, Gideon Lack et son équipe ont bâti l’étude LEAP («  Learning Early about Peanut Allergy ») dont l’objectif était d’analyser si l’introduction précoce de l’arachide dans l’alimentation  pouvait protéger les enfants à risque de développer une allergie à l’arachide. Les résultats sont rapportés par Georges Du Toit dans un numéro récent du New England Journal of Medicine.

L’étude

640 nourrissons âgés de 4 à 11 mois et présentant tous une dermatite atopique sévère et/ou une allergie à l’œuf ont été inclus. Ces nourrissons avaient par ailleurs un test cutané (prick test) négatif ou faiblement positif (< 4 mm) pour  l’arachide. Par tirage au sort, le régime de ces nourrissons a été déterminé : consommation  ou non de l’arachide.  En cas de consommation, on demandait aux parents de donner chaque semaine au moins six grammes de protéine d’arachide sous la forme de snack Bamba (proche du Curly) ou de beurre de cacahuètes. Pour les autres, l’éviction était maintenue. Les enfants et leur famille étaient ensuite suivis régulièrement, par téléphone et en consultation jusque l’âge de 5 ans.

Les résultats

A l’âge de cinq ans, on déterminait le pourcentage d’enfants réellement allergiques à la cacahuète par le biais d’un test de provocation orale. II faut souligner que 98 % des patients ont été évalués à l’âge de cinq ans, et que le protocole a pu être réalisé correctement chez 92 % d’entre eux. Parmi les 530 enfants ayant initialement un test cutané négatif, 13,7 % ayant maintenu l’éviction étaient allergiques contre 1,9 % seulement dans le groupe ayant consommé régulièrement de l’arachide (réduction du risque de 86%). Parmi les 98 patients ayant initialement un test cutané légèrement positif, 36,3 % de ceux ayant poursuivi l’éviction étaient allergiques contre 10,6 % dans le groupe ayant consommé de l’arachide (réduction du risque de 70%).

Quels sont les messages de cette étude ?

Pour la première fois, une étude conduite selon une méthodologie solide montre qu’il est possible de prévenir une allergie alimentaire potentiellement sévère chez des patients qui ne sont pas encore ou faiblement sensibilisés mais n’ont pas développé de symptômes d’allergie. Ces résultats sont de surcroît obtenus chez des enfants pour lesquels il existe un fort potentiel de développer une allergie à l’arachide.

Cette protection est obtenue à condition de consommer précocement de l’arachide, dès la première année de vie. Cette proposition bouscule donc  les recommandations actuelles ! Les résultats spectaculaires de ce travail devront être confirmés sur d’autres populations, dans d’autres pays.

Et maintenant ?

En pratique courante, il n’est pas (encore) question de  «libérer » la consommation d’arachide chez tous les nourrissons, a fortiori ceux à risque de développer une allergie, sans quelques règles qu’il faut rappeler ! Et d’abord que cet aliment dans sa forme native peut aussi être accidentellement inhalé … avec des conséquences potentiellement graves.

Ce  type de proposition  ne se conçoit donc qu’après une évaluation allergologique rigoureuse, visant à préciser clairement le statut allergique de l’enfant et le risque de développer une allergie alimentaire, notamment à l’arachide. Le cas échéant,  de façon encadrée et adaptée, la mise en place d’une consommation régulière de cet aliment sous une forme compatible avec l’âge, suivie là encore d’une évaluation régulière par le pédiatre et/ou l’allergologue spécialisé en l’allergie alimentaire pourrait être proposée. Les sociétés savantes devraient probablement réagir et faire de nouvelles propositions quant aux recommandations de diversification alimentaire.

Pour conclure, Cette étude est importante car elle permet d’entrevoir une proposition de prévention dans le domaine de l’allergie alimentaire. Si cette proposition plutôt simple et peu coûteuse était confirmée, cette stratégie  permettrait d’agir contre l’explosion de l’allergie à l’arachide observée actuellement dans les pays occidentaux.

Article rédigé par le Conseil Scientifique de la SP2A